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Historique de la mycologie dans la région toulousaine

Historique de la Mycologie dans la région toulousaine

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samedi 3 septembre 2011, par Guy Durrieu

Association


LES DEBUTS

Le premier témoignage remonte à l'époque gallo-romaine (IIIème siècle) avec les mosaïques qui ornent
aujourd'hui la Mairie de Nérac (Lot et Garonne). On peut y admirer des frises de cèpes où l'on peut reconnaître
des cèpes de Bordeaux et des cèpes tête de nègre. Le but ne devait pas être très scientifique, mais comme on sait,
beaucoup de mycologue ont commencé par la mycogastronomie !

Les champignons
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Les autographes Roumeguère
Les champignons toxiques
Les noms occitans
Mycoflore des Pyrénnées
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Vie de l'association

Cette mosaïque est tout de même un précieux document ethnomycologique témoignant de l'ancienneté de la
passion mycophagique dans notre Sud-ouest. Il est également la preuve d'une connaissance assez précise du

Dans la même rubrique

champignon, le, ou les, réalisateurs de la mosaïque en donnent une représentation fidèle, peut-être allaient-ils
récolter eux-même des cèpes dans les bois des environs ?

Historique de la
Mycologie dans la région
toulousaine



François Bayle


Le premier toulousain connu qui se soit intéressé à la mycologie est François Bayle. (1622 - 1701). Né à Boulogne
sur Gesse en 1622, il sera médecin, professeur à la Faculté des Arts Libéraux de l'Université de Toulouse, membre
de la Société des Lanternistes. C'est un érudit qui s'intéressera aussi aux Mathématiques et à la Botanique.

Deux siècles avant Claude Bernard il insiste sur les nécessités de l'expérimentation : "C'est par l'expérience seule
qu'on connoît la substance de chaque partie..."
(Discours sur l'expérience et la raison 1675)

En 1677 dans la deuxième partie de ses Problemata physica et medica< , Dissertationes medicae, il publie :
Dissertatio secunda de forma plantarum quae explicata ex generatione fungi quae est planta simplicissima, soit :
Deuxième dissertation sur la forme des plantes expliquant la reproduction du champignon, plante très simple. Il a
remarqué la structure fibreuse de la chair des champignons et les filaments (le mycélium) qui se répand dans le
sol depuis le pied du champignon. Ses idées sur la façon de pousser des champignons (Quomodo nascitur fungus)
peuvent faire sourire mais étaient loin d'être parmi les plus farfelues de son temps. Pour lui, (traduit du latin)
« Les champignons sont de ces sortes de plantes naissant sans graine proprement dite, et ils doivent leur naissance
à des pores et des canaux minuscules...
». Quant à la différenciation des carpophores, il essaye une explication
logique : « Les sucs quand ils ont pénétré dans le tronc de l'arbre ne peuvent plus rétrograder...ils s'élèvent dans
le sens des fibres...ils sortent de leurs canaux et ne tardent pas à ce concentrer...là les (molécules) premières
venues se condensent par l'action du froid en une membrane ténue et celles qui suivent arrêtées...refluent vers
les bords...ainsi se forme la partie supérieure du chapeau. Les parties les plus subtiles sont poussées dans
diverses directions...passent dans les méats des fibres qui supportent le chapeau, se font jour au dehors et
s'étendent en lames rayonnantes.
» François Bayle meurt à Toulouse en 1709 à l'âge de 87 ans

Gatereau


Il faut toutefois attendre la fin du XVIIIème siècle pour trouver un ouvrage traitant des champignons de notre
région. C'est l'oeuvre du Dr Gatereau, qui pendant ses études à Montpellier, avait été l'élève du Botaniste Gouan.
Il publie en 1789 « Description des plantes qui croissent aux environs de Montauban ». L'ouvrage est ordonné
suivant la méthode linéenne, il énumère 120 espèces de champignons dont 65 « Agarics ».

Si l'ouvrage apporte peu à la Mycologie, simple liste avec des descriptions succinctes, il est intéressant par ses
remarques sur les usages et les noms locaux.

Sa mémoire aurait pu être conservée par la dédicace d'un Agaricus Gateraudii par Roumeguère -Tricholoma
gateraudii (Roum.) Sacc.- qui semble bien tombé dans les oubliettes de la synonymie.

Dominique Tournon


La même année, Dominique Tournon, né à TFrançois Bayle.oulouse, qui, après avoir été médecin chef des hôpitaux militaires
de Bayonne puis de Bruxelles, est alors professeur de Botanique à Bordeaux (1789 - 1792) il publie " Prospectus de la
Flore toulousaine ". L'année suivante il présente à l'Académie des Sciences de Toulouse « Botanicon tolosanum »
qui est refusé, sans doute à l'instigation de Picot de Lapeyrouse qui n'avait pas la réputation d'être tendre
avec ses collègues botanistes. Ces travaux serviront de base à la rédaction de sa « Flore de Toulouse ou description
des plantes qui croissent aux environs de cette ville » parue en 1811 et réeditée en 1827. Y sont citées 65
espèces de champignons, dont 17 Agaricus et 6 Boletus et des Hydnum, Clathrus, Helvella, Peziza, Lycoperdon...
On y trouve en plus 38 espèces de lichens.

La Flore de Tournon est, elle aussi, d'un intérêt scientifique réduit mais l'auteur lui même le reconnaissait disant
qu'il s'agissait d'un ouvrage élémentaire pour « les estudians dans l'art de guérir et pour les cultivateurs... ».
Mais toujours comme la précédente on y trouve des notations ethnomycologiques savoureuses ; Au sujet de son
Boletus dimidiatus (Ganoderma lucidum) il nous dit : "des personnes crédules pensent pouvoir se préserver
des hémorroïdes en portant ce champignon dans leur poche !".



Bénédict Prévost


A la même époque mais d'un niveau scientifique remarquable sont les travaux de Bénédict Prévost (1755-1819).
Né à Genève, pratiquement autodidacte, il vient à Montauban en 1777 comme tuteur privé. Il sera ensuite
professeur de philosophie à la Faculté de Théologie protestante de Montauban. S'intéressant par lui même
aux Sciences naturelles il s'attela à une question posée par l'Académie de Montauban (dont il fut l'un des fondateurs),
et qui agitait beaucoup le monde agricole de l'époque, la carie du blé. C'est ainsi qu'il publie en 1807 « Mémoire
sur la cause immédiate de la carie ou charbon des blés, et de plusieurs autres maladies des plantes et sur
les préservatifs de la carie ». Par une série d'observations et d'expérimentations précises et rigoureuses Il arrive
à la conclusion que « la cause immédiate de la carie est une plante du genre des urédo ou d'un genre
très voisin ». Il décrit la germination des « grains », les spores, qui remplissent les grains de blé cariés. Il entreprend
des inoculations expérimentales et précise les facteurs qui influent sur l'infection. Sans pouvoir le prouver il émet
l'hypothèse, vérifiée bien plus tard, que le champignon après avoir infecté les plantules se propage dans la plante
au cours de son développement et vient sporuler dans les grains. C'est encore lui qui fut le premier à démontrer
les propriétés très hautement fongicides du cuivre.
Il était largement en avance sur son temps, car il prouvait que c'était le champignon qui était à l'origine de la
maladie et non l'inverse suivant les idées d'alors sur la génération spontanée. Ce mémoire d'un provincial ne fut
considéré qu'avec condescendance par l'Institut de France. Il faudra attendre les travaux de Pasteur sur les
bactéries et de De Bary sur le mildiou de la pomme de terre, plus de 50 ans plus tard, pour que la question soit
définitivement ( ?) tranchée. De même il faudra attendre la mise au point de la bouillie bordelaise par Millardet
sur le Mildiou de la vigne, en 1885, pour voir se généraliser l'utilisation des sels de cuivre dans la protection des
cultures.
Il fut aussi le premier à décrire les zoospores mobiles produites par la germination des zoosporanges de la rouille
blanche du pourpier, Albugo portulacae.

LE DIX-NEUVIEME SIECLE


Jean-Florimond Boudons de Saint-Amans


La Flore agenaise. Même si l'on doit s'éloigne un peu de Toulouse (à peine 100km) on ne peut passer sous silence
la Flore Agenaise . Son auteur, Jean-Florimond Boudons de Saint-Amans, est né à Agen le 24 juin 1748.
Lieutenant au régiment d'infanterie de marine de Vermandois, il est envoyé aux Antilles. La découverte de la
végétation tropicale sera déterminante pour le développement de son goût pour la botanique. A son retour à la vie
civile il se fixe à Agen. Collectionneur d'antiques, passionné de botanique, adonné aux Belles-Lettres, il est un des
fondateurs de la Société d'agriculture, lettres, sciences et arts d'Agen, en 1776. Il sera professeur d'histoire
naturelle à l'école centrale d'Agen sous la Convention. Très actif dans la vie politique locale, il sera consul d'Agen
avant 1789, Commissaire au Roi pour la formation du département au moment de la Révolution, puis Président
de l'administration centrale et, de 1800 à sa mort le 28 octobre 1831, Président du Conseil général de Lot-et-
Garonne.

Quant à sa Flore Agenaise, ou Description méthodique des Plantes observées dans le département de Lot
-et-Garonne et dans quelques parties des départements voisins , publiée en 1821 (Agen, Prosper Noubel, Impr.
-Libr.), c'et un ouvrage de 632 pages complété d'un atlas de 12 planches dessinées par de Brondeau et Chaubard.
On y trouve la description de 112 espèces d'Agarics, cette partie mycologique doit beaucoup à la collaboration
de deux autres botanistes, Chaubard et de Brondeau, ce dernier publiant plus tard un Recueil des plantes
cryptogames de l'Agenais, entièrement consacré aux champignons.
Son herbier est déposé au Centre d'étude et de conservation des ressources végétales à Bayonne.


Journal Politique et Littéraire de Toulouse. 31 /1/1820

Jean Baptiste Noulet

Revenons à Toulouse avec la parution en 1838 du « Traité des champignons comestibles, suspects et vénéneux,
qui croissent dans le bassin sous-pyrénéen » de Jean Baptiste Noulet (1802-1890) et Augustin Dassier. Il ne
s'agit pas d'un ouvrage vraiment scientifique, mais c'est



Jean Baptiste Noulet
en quelque sorte l'un des premiers, si ce n'est le premier, atlas de champignons
destiné au public comme on en voit tant aujourd'hui. Ce n'est certes pas tout à fait
un atlas de poche, mais les espèces sont figurées dans 42 planches coloriées, et les
descriptions sont claires et détaillées. Dans l'avant-propos les auteurs précisent bien
leur but : « pour distinguer sûrement une bonne d'une mauvaise espèce, (il
n'existe) que les caractères assignés à chacune d'elle par les botanistes ; de là la
nécessité de rendre complète les descriptions consacrées à les faire distinguer les
unes des autres, et de les représenter fidèlement par des figures faites d'après
nature, avec les proportions et les couleurs qui leurs appartiennent. » Toutefois, si
l'intention de faire reconnaître les espèces dangereuses est louable, leur conception
sur les origines de la toxicité sont assez curieuses : "les champignons sont moins
sujet à produire l'empoisonnement dans le Midi que dans le Nord". Il faut noter
qu'à la planche 24 figure, sous le nom d'Agaric phonosperme, l'Entolome livide
présenté comme « alimentaire ». il « s'accomode fort bien à la sauce blanche, ou
frit à la poële...C'est un mets facile à digérer. » Les auteurs n'ont pas du souvent
en consommer. En revanche ils ont du en apprécier bien d'autres, le livre contient
en effet de nombreux conseils culinaires et les dithyrambes sur la truffe sont à
retenir : « ...après en avoir fait usage,...le cerveau jouit d'une aptitude
remarquable ; une sorte d'ivresse spirituelle... »

Quels étaient les auteurs ?
Augustin Dassier est né à Toulouse le 5 février 1805. Ses études le ménent jusqu'à l'école de Médecine de la
ville puis à la Faculté de Médecine de Paris en 1825. Il en reviendra avec le titre de Docteur et sera nommé à la
chaire de Thérapeutique et matière médicale en 1841. Très soucieux de prévention, il est à l'origine de la création
d'un « Conseil d'hygiène » pour la ville de Toulouse. C'est probablement cet aspect de prévention qui l'amènera à
collaborer avec Noulet. A la fin de sa vie (1863) il était directeur de l'Ecole de médecine.
En revanche Jean Baptiste Noulet fut une figure marquante de l'Histoire naturelle toulousaine. Né le 11 floréal
an X (mois prédestiné pour un futur botaniste) c'est à dire le 1er mai 1802 à Venerque (Haute Garonne), il entre à
l'Ecole de médecine dont il est lauréat en 1826. Il reçoit pour prix les 5 volumes de la "Flore française" de
Lamarck et De Candolle. Est-ce de là que part sa vocation ? Il obtient son doctorat en Médecine à la Faculté de
Montpellier en 1832, mais va surtout se consacrer à l'histoire naturelle de la région. Après des travaux sur les
mollusques, c'est la Flore du Bassin sous pyrénéen (1837) et le Traité des champignons l'année suivante. Sa
Flore analytique de Toulouse et de ses environs (3e et dernière édition, 1884) Est un racourci de la Flore du Bassin
sous-pyrénéen.
Il s'intéressa beaucoup à la géologie et surtout à la paléontologie. Et c'est ainsi, que venant confirmer les
découvertes près d'Abbeville de Boucher de Perthes sur l'homme préhistorique, il découvre un gisement
paléolithique près de Clermont-le-Fort en 1851 dans le ravin de l'Infernet.
Son seul autre travail de mycologue sera la publication en 1871 d'une note sur le « Polypore cinnabarin ».
Noulet a été Professeur d'Histoire naturelle médicale à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie (la
future Faculté) en 1841 et directeur du Muséum d'Histoire naturelle en 1872. Dans un tout autre domaine il
s'intéressa à la littérature occitane. Il est mort à Venerque le 24 mai 1890.



Casimir Roumeguère



Contemporain, mais plus jeune et certainement très différent, fut Casimir Roumeguère (1828-1892). Jean-Marie
Saturnin Casimir est né à Toulouse le 15 août 1828. Son père, Jean Isidore était chef de bureau à la préfecture puis
directeur d'une institution privée d'enseignement. Il fut lui même, pendant un certain temps, secrétaire particulier
du préfet de Toulouse, de Cambacèrès. Marié, en 1853, à une italienne, Cécile Buschetto, dont les parents étaient
fabriquants de pates alimentaires, il devint un industriel. Ses revenus lui permirent de financer ses passions
en particulier celle des champignons ainsi que la conchyliologie.
Il s'initiera à la Botanique auprès de Moquin-Tandon, professeur à l'Université.
On lui doit une Cryptogamie illustrée : ou histoire des familles naturelles des plantes acotylédones
d'Europe
; coordonnée suivant les dernières classifications et complétée par les recherches scientifiques les
plus récentes . Il s'agit d'un ouvrage paru en 2 tomes, le premier consacré aux lichens date de 1870, le second
« Les champignons d'Europe » de 1872. C'est un total de 1700 figures d'ensemble ou de détails microscopiques.
En 1879 paraît la Flore mycologique du département du Tarn et Garonne , consacré aux seules Agaricinées,
intéressant par le soin apporté aux descriptions et à l'illustration des détails jugés importants pour l'identification.
Cette même année est particulièrement importante, en effet le nº1 de la Revue mycologique est daté du 1er
janvier 1879. C'est la première revue au monde exclusivement consacrée aux champignons. Roumeguère en
assurera la parution trimestrielle pendant 13 ans, jusqu'à son décès en1892.



La Revue mycologique ne
disparaissait pas pour autant, car
René Ferry, le gendre de
Roumeguère assura la continuité
jusqu'en 1907. Ferry, originaire de
l'Est, fut, avec Quelet, Patouillard,
Mougeot, Boudier et Forquignon
,
l'un des fondateurs de la Société
Mycologique de France (1884)
Roumeguère comptait parmi
les premiers membres et la Revue
Mycologique
faisait une large place à
la Société naissante, on dirait
aujourd'hui qu'il en fit la promotion.
Une autre activité importante de
notre mycologue fut la distribution de
ses Fungi gallici selecti exsiccati
qui, à son décès comptaient 60 centuries;
14 centuries
supplémentaires furent encore
diffusées par sa veuve, l'essentiel des
récoltes étant alors réalisées par
Fautrey, instituteur en Côte d'Or.
Notons encore l'existence d'une
collection de lichens déposée à la
bibliothèque de l'Académie des
Sciences Inscriptions et Belles Lettres
de Toulouse accompagnée d'un
mémoire « Description et figures
des Lichens et des Mousses du
bassin de Bordeaux
» (1857), c'est
à dire le bassin de la Garonne. Y sont
cataloguées 287 espèces.
Il avait aussi accumulé un volume
importants (15 cartons) de manuscrits
et documents divers de botanistes
avec lesquels il était en relation. Cet
ensemble est déposé à la bibliothèque
universitaire Sciences de l'Université
Paul Sabatier. Si certaine pièces sont
de faible intérêt, correspondance
avec d'obscurs abonnés à la Revue
mycologique, d'autres sont de la
main de mycologues de grand renom.
Sur le plan local Roumeguère était
surtout connu pour ses travaux de
numismatique avec sa Description des
médailles grecques et latines du
musée de la ville de Toulouse

Casimir Roumeguère disparaissait le 29 février 1892, il avait 62 ans. La grande maison qu'il fit construire sur la
place saint Aubin existe toujours.


Jules Bel

Botaniste tarnais de Saint Sulpice, il publie d'abord une Flore du Tarn et de la région toulousaine qui ne concerne
que les plantes vasculaires. En 1889 parait Les Champignons Supérieurs du Tarn consacré aux Agaricinées et
groupes voisins. Il y cite 144 espèces.


LE VINGTIEME SIECLE


Adolphe Prunet

Adolphe Prunet (1858-1933) est né à Castillonès (Lot & Garonne), commençant à travailler dès après son
Certificat d'Etudes, il continue à se perfectionner, il obtient le Brevet élémentaire, devient instituteur puis
professeur des Ecoles Normales. Nommé à Toulouse en 1886 il vient travailler à la Faculté des Sciences sous la
direction de Leclerc du Sablon et devient Docteur ès Sciences à la Sorbonne en 1891.
En 1893 la Faculté des Sciences lui crée un poste de Maître de Conférences de Botanique agricole puis lui donne
la direction de la station d'essais des semences et de pathologie végétale. En 1898, il est nommé professeur de
Botanique agricole, poste qu'il occupera jusqu'en 1927 où son état de santé l'oblige à une retraite anticipée.
Si sa carrière scientifique a débuté par des travaux d'anatomie et de physiologie, l'essentiel a ensuite été
consacré aux maladies cryptogamiques des plantes. On lui doit en particulier des travaux sur le Black Rot de la
vigne (il dirigea une mission d'étude organisée par le Ministère de l'Agriculture) et sur la maladie de l'Encre du
Châtaignier (là aussi chargé d'une mission d'étude).
En dehors de son œuvre mycologique on lui doit le développement de l'Institut Agricole de la Faculté des
Sciences créé en 1909 par Paul Sabatier (prix Nobel de Chimie), devenu Institut Agricole de l'Université en 1925 (et
bien plus tard, en 1948, Ecole Nationale Supérieure Agronomique)

Gustave Nicolas

Né à Nans (Doubs) en 1879, fils d'instituteur, il est bachelier en 1898 et devient répétiteur, exerçant dans divers
lycée d'Algérie. Il obtient en même temps (1904) une licence à l'Ecole Supérieure des Sciences d'Alger où il
devient Préparateur. Il soutient une thèse de physiologie végétale à Paris en 1909. Il sera successivement chef de
travaux puis chargé de cours à la Faculté des Sciences d'Alger (1909-1919), maître de confèrences à Nancy puis à
Toulouse il sera d'abord Professeur de Botanique générale de 1921 à 1927 et ensuite de Botanique appliquée
jusqu'à sa retraite en 1945. A partir de 1925 il sera directeur de l'Institut agricole de l'Université de Toulouse,
devenue ensuite Ecole Nationale Supérieure Agronomique. Il a aussi été directeur du Service phytopathologique de
la 5ème région de 1927 à 1940. Il disparaît en 1955.

Il s'est beaucoup intéressé à la Phytopathologie. Outre ses recherches sur sur des maladies des plantes cultivées
il s'est aussi intéressé aux parasites de la flore spontanée. C'est ainsi qu'il a publié, seul, ou avec son assistante
Mlle Aggery, de nombreuses notes sur les champignons parasites des plantes de la région, environs de Toulouse, de
Foix, de Cerdagne, du Conflent, du Capcir... de 1927 à 1954. Il a ainsi constitué un herbier mycologique
(champignons phytopathogènes) important déposé l'Ecole nationale Supérieure Agronomique de Toulouse (TLA)

Emile Martin-Sans

Emile Martin-Sans (1882-1940) a été professeur à la Faculté de Médecine et Pharmacie de Toulouse.

Il s'est surtout intéressé à la toxicologie des champignons. A publié en particulier : Contribution à l'étude de
l'empoisonnement par les champignons et particulièrement des intoxications dues aux Agaricacées du groupe des Clitocybe et du groupe des
Cortinarius
. Il a aussi relevé des données mycologiques sur la région de Luchon.

René Morquer

Professeur de Mycologie à la Faculté des Sciences de Toulouse. Il a principalement travaillé sur la physiologie
nutritionnelle de champignons microscopiques.

Georges Dupias

Toutes les études de Georges Dupias (1917-1997) se sont déroulées à Toulouse jusqu'à l'Agrégation de Sciences
naturelles en 1941. Il enseignera alors dans le secondaire, d'abord à Caen puis à Toulouse.

En 1961 il devient sous-directeur du Service de la carte de la Végétation (CNRS) jusqu'à sa retraite en 1985. Il a
été vice-président du comité scientifique du Parc National des Pyrénées.
Outre ses travaux sur la cartographie de la végétation, il a dirigé et participé aux relevés pour de nombreuses
cartes, c'était aussi un excellent phanèrogamiste. Mais à coté des fonctions officielles, il a été un spécialiste
incontesté des Urédinales. Il a réalisé de nombreuses expériences de contaminations artificielles et démontré ainsi
le déroulement des cycles de nombreuses espèces hétéroxènes. Ses publications, échelonnées de 1943 à 1965,
apportent en outre une masse de données sur la répartition de ces champignons dans le Midi pyrénéen. Sa thèse,
Biogéographie des Urédinales ouvrait des perspectives remarquables sur la connaissance du comportement de ces
champignons.